- siennois
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⇒SIENNOIS, -OISE, adj. et subst.A. — Adj. et subst. [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] (Celui, celle) qui est originaire de Sienne, ville d'Italie, en Toscane, ou qui y habite. Peintres siennois. Charles Estienne traduisait la comédie des Abusés, de l'Académie siennoise (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p. 221).— En partic., au plur. Artistes, peintres de l'école de Sienne du XIIIe au XVe s. Le Véronais Pisanello, après avoir reçu, à Florence, les leçons d'Andrea del Castagno, collabora à Rome avec l'Ombrien Gentile da Fabriano, formé par les Siennois (FAURE, Hist. art, 1914, p. 396).B. — Adj. [En parlant d'une chose]1. Qui est propre à la ville de Sienne, à ses environs, à ses habitants. Peinture siennoise. Je passe devant de très récents gratte-ciel, (...) le Shelton, d'un rouge sombre, presque sans fenêtres, qui ressemble à une forteresse siennoise (MORAND, New-York, 1930, p. 158). V. giottesque ex. de Hourticq.2. Qui présente certaines caractéristiques propres à cette ville, à ses habitants, à ses artistes. Nouveau Walter Scott, il [Dante Gabriel Rossetti] inventa un second faux moyen âge, non plus gothique, cette fois, mais siennois, toscan, florentin (MORAND, Londres, 1933, p. 156).— BEAUX-ARTS, HIST. DE LA PEINT. Qui est caractéristique du style des grands artistes de Sienne, en particulier de l'école de peinture du XIIIe au XVe s.; qui est caractéristique de cette école. Aux murs du salon, des vierges siennoises, pâles, les mains longues, régnaient paisiblement au milieu des anges, des patriarches et des saints, dans les belles architectures dorées des triptyques (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 114).♦ Empl. subst. À la siennoise. À la manière (des peintres) de l'école de Sienne. Sur la colline encerclée de remparts, ils [les papes] se firent construire un palais fortifié que vinrent décorer des fresquistes à la siennoise (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 87).Prononc.:[
], [sje-], fém. [-wa:z]. Étymol. et Hist. a) 1559 Sienois « personne qui habite Sienne ou qui en est originaire » (DU BELLAY, Discours au Roy sur la trefve de l'an M.D.L.V. ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 304); b) 1574 arts à la Siennoise « à la façon de Sienne » (doc. de Marseille ds HAVARD). Dér. de Sienne, ville de Toscane; suff. -ois.
siennois, oise [sjenwa, waz; sjɛnwa, waz] adj. et n.ÉTYM. Attesté XVIIe; de Sienne.❖♦ De Sienne, ville de Toscane. || La région siennoise. — N. Personne qui habite Sienne ou qui en est originaire. || Un Siennois, une Siennoise. || Les Siennois.♦ Arts. Relatif au style particulier des artistes siennois du XIIIe au XVe siècle. || L'architecture siennoise. || L'école siennoise de peinture. || Les maîtres siennois. || Une madone siennoise.0 La distance apparaît beaucoup moins grande entre Guido de Sienne, par exemple, et Duccio, qu'entre Cimabue de Florence et Giotto (…) Du moins quant à l'intelligence de la forme, car on ne peut imaginer sentiment plus profond que celui du maître siennois (…) Assise à part, les fresquistes siennois n'ont guère peint qu'à Sienne ou dans le bourg très isolé de San Gimignano (…) Le seul Siennois qui ait paru comprendre les leçons de Giotto, Pietro Lorenzetti, est justement celui de tous qui est resté le plus longtemps (…) méconnu (…)Élie Faure, Introd. à l'art italien, II, in Histoire de l'art, L'art médiéval, p. 331.
Encyclopédie Universelle. 2012.